Sauna

Puisque tout est sombre en hiver je ne vois aucun inconvénient à m'enfermer dans un sauna: la chaleur qui y règne compense un peu le froid qu'il fait dehors et cet aspect cocon me rassure finalement et vient atténuer l'inquiétude qui peut naitre des incertitudes de l'extérieur. Je crois que la nostalgie utérine n'est pas prête de m'abandonner et ce repli dans un espace creux, chaud, sombre et humide me rassérène souvent. J'ai toujours trouvé beaucoup d'apaisement à transpirer bercé par une musique planante et je ne saurais trop conseiller aux angoissés de s'y adonner de temps en temps.
Sorti du hammam, après avoir bien transpiré, l'endroit me donne, en plus, l'occasion de secréter de bonnes doses d'endorphine, cette hormone qui aide les efforts, atténue les douleurs et vient euphoriser les relations sexuelles. Tout le monde n'est pas égal devant les secrétions d'endorphines et j'ai l'impression d'avoir été bien servi en la matière. C'est peut-être aussi une question d'entrainement, mais en contre partie, on devient accro au bien-être qu'elles procurent: il est assez étonnant d'entendre des coureurs ou des culturistes, raconter combien leur sport leur est indispensable pour se sentir bien. De même il est étonnant de constater que les masochistes se retrouvent dans une situation de jouissance après avoir subit mille et un sévices: ils combinent à la fois le sexe, l'effort et la douleur et il parviennent sur un palier où tout leur semble n'être que bonheur...

Tout cela pour dire, finalement, que quelques bonnes séances de sauna, combinées à plusieurs bonnes parties de jambes en l'air valent souvent mieux que des séances de massage et des prises d' anti-douleurs et d'anxiolytiques. Le sauna, ça devrait être remboursé par la Sécu...