C'était le 11 novembre hier. Adieu la commémoration: tous les magasins ou presque étaient ouverts. Pourtant c'est pas si loin : mon grand-père s'est battu dans ce cloaque... Oublier le 11 novembre ? Pourquoi pas. Il faudra bien un jour.
Tout cela me rappelle mon enfance. Le passage au monument aux morts après la messe. Le discours du maire, la lecture de l'interminable liste des disparus. Un ancien, après chaque nom répétait "mort pour la France". Une minute de silence et puis une trompette jouait " Aux morts" et ensuite la fanfare fermait le banc. C'était une époque où les villages étaient structurés, chacun avait sa niche sociale. On ne pouvait pas croiser une personne sans lui dire bonjour. Il y avait encore des chevaux dans les fermes, des veuves habillées de noir, et on ne parlait jamais de sexe. Voler quoi que ce soit était impensable...
Ce monde a disparu: hier, en rentrant, j'ai fait mes courses...
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