Martin Hirsch a raison, je crois, de tenter l'ouverture. Remettre en cause des concepts usés et aller de l'avant n'a jamais tué personne. Il dit lui-même avec beaucoup de lucidité qu'il "n'est ni dupe, ni naïf". Il aura, au bout du compte, amélioré, ou pas, le sort des faibles et des pauvres, mais il pourra toujours se dire qu'il a vraiment tout essayé.
Quand j'habitais dans l'est, j'avais les clochards juste en dessous de chez moi sur le trottoir d'en face et je râlais intérieurement en me disant : "pourquoi ne fait-on rien?"
Ils passaient leur journée à brailler et boire, se retrouvaient parfois ivres morts et ainsi allait leur vie jour après jour.
Je me suis rendu compte, après des années d'observation, que les clochards coûtait beaucoup d'argent à la collectivité : ils touchaient tous le RMI, étaient encadrés par des assistants sociaux qui leur rendaient visite sur place, faisaient des séjours coûteux à l'hôpital, déplacaient souvent les pompiers et la police, étaient nourris et hébergés dans des foyers... J'ai estimé leur coût global entre 1000 et 1300 € par mois et par personne ( quelqu'un a-t-il de meilleurs chiffres à me donner ?). On ne peut donc pas dire qu'on ne fait rien.
Voilà une masse d'argent qui pourrait être réorientée vers des tentatives de resociabilisation pour certains d'entre eux, tentatives qui passent par la fourniture d'un toit simple, d'un lieu individuel adapté. Au bout du compte, en y regardant bien, on ferait des économies par rapport au traitement actuel du problème et on aurait amélioré le sort de beaucoup d'entre eux. Voilà donc un des chantiers que Martin Hirsch pourrait ouvrir avec la liberté que lui donne sa position particulière.
Je dis souvent "qu'un trottoir, c'est un trottoir, qu'il n'y a pas de trottoir de gauche ou de droite". De même, la misère et la pauvreté n'appartiennent à personne. Si Sarkozy, par l'entremise de Hirsch, améliore le sort des plus pauvres d'entre nous, je m'en réjouirai...
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