dimanche 14 février 2010

Trois jours de censure en Sarkozie...

"Travailler, plus, gagner, moins" vient de faire une entrée tonitruante dans le domaine de l'art.
"L'oeuvre de l'artiste chinoise, Ko Siu Lan constituée de 4 bannières noires de 7 m de haut où sont écrits "Travailler", "Moins", "Gagner", "Plus", référence au slogan de Nicolas Sarkozy en 2007, avait été retiré mercredi peu après son accrochage en façade, à la demande de la direction des Beaux Arts, évoquant une "atteinte à la neutralité du service public". Elle faisait partie d'une exposition "Week end de sept jours" qui présente les œuvres d'étudiants du programme de recherche "La Seine" associant les Beaux-Arts, le Royal College of Art à Londres et le Lasalle College of the Arts de Singapour.
L'avocate de Ko Siu Lin, Me Tricoire, avait adressé une mise en demeure à la direction de l'établissement pour que la bannière soit remise en place au plus tôt. Pour elle, l'œuvre ayant été "proposée et acceptée par les services compétents", elle devait être exposée comme convenu. "L'argument de la neutralité du service public est proprement scandaleux , s'agissant de la liberté d'expression et de la création d'une artiste qui n'a à respecter aucun devoir de neutralité", avait souligné Me Tricoire.
Siu-lan Ko a déclaré au micro de France Info qu'"en Chine on parle beaucoup de censure mais moi, mon travail en Chine n'a jamais été censuré de manière si brutale",
Bertrand Delanoë avait dénoncé une "censure objective particulièrement inquiétante, car elle remet en cause le rôle et la légitime expression des artistes dans la Cité et dans notre vie collective". Le maire de Paris avait souhaité, "avec Christophe Girard, adjoint chargé de la Culture, que Paris manifeste sa solidarité à Siu Lan Ko et à travers elle à tous les artistes, en proposant que l'oeuvre ainsi visée puisse être exposée, si son auteur le souhaite, au 104 ( lieu culturel ), au cœur d'un espace très attaché à la diversité".
Dans un communiqué, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a annoncé samedi qu'"après avoir pris connaissance de l'incident", il avait demandé que l'œuvre soit réinstallée sur la façade de l'école "dans les délais les plus brefs compte tenu des contraintes matérielles nécessitées par cette opération".
Samedi en fin de journée, l'œuvre flottait à nouveau sur l''École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, qui est sous la tutelle du ministère de la Culture...." ( FR3)

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