L'avantage d'être ici, c'est ça : ce matin il fait 11 degrès. Bien sûr le ciel est tout couvert et il pleut par intermittence, mais le temps est tellement changeant qu'on peut toujours espérer voir un coin de ciel bleu à un moment de la journée. L'hiver passe comme une lettre à la poste et on peut toujours aller méditer sur le vaste monde durant de longues promenades le long de l'océan.
B. est une île. Des gens de partout viennent y passer quelques jours. L'air marin les tonifie. Ils font une pause et repartent ragaillardis. Quelques fois certains restent et tentent d'y prospérer. S'accrocher à une île battue par les vents est une chose ardue. J'en ai connu qui sont déjà retournés et qu'on ne voit plus. D'autres se sont bien installés tandis que certains émergent à peine. Il y a des gens dans la misère ici. J'en ai croisé un qui dormait depuis trois mois dans sa voiture. Est-il logé maintenant? Une autre s'en sortait à peine en faisant quelques ménages. Je ne compte pas ceux qui survivent grâce au RMI. Dans le luxe archi total qui s'étale ici, cette misère fait tache, mais elle est tellement discrète qu'on ne la voit pas. On ne peut pas la voir. Je l'ai sû parce que ces gens m'ont parlé.
Voilà. C'était sûr! le vent vient de chasser les épais nuages et le ciel est bleu...C'est bleu, c'est gris, c'est noir, ça bouge, ça passe, c'est la vie...
Mais toujours, toujours, toujours, la mer, imperturbable, bat le rivage et compte le temps...
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