mardi 19 décembre 2006

Décolonisation

Au titre d'acte de contrition Pascal Sevran a accepté d'aller tourner un film en Afrique sur la réalité africaine.

Je suis déjà allé en Afrique. Un voyage au Sénégal, un en Egypte, deux au Maroc et deux en Tunisie.

Pendant le voyage au Sénégal j'ai été hébergé par un coopérant à Thiès, ville du Sahel. Il nous a montré la réalité africaine: nous avons rayonné dans tous les alentours. J'ai été fasciné par le marché africain de Thiès et dans ce marché par le réparateur de postes de radio.

Je suis allé le regarder plusieurs fois. Il recevait des postes qui ne marchaient plus, changeait les piles. Si le poste fonctionnait, il était réparé. Sinon il trifouillait dedans avec un tournevis, finissait par couper des fils, enlevait des pièces, faisait des échanges avec des composants qu'il avait récupérés, soudait au petit bonheur la chance et tout finissait pas rejoindre les étagères encombrées du fond de son échope recouvertes de la fine poussière du Sahel. Je ne peux pas raconter autre chose, c'est comme cela que ça se passait.

Un autre souvenir. Nous allions féter Noël et nous faisions un dernier tour en ville. Un lépreux auquel il manquait les doigts des mains nous a souhaité un bon Noêl. Misère de la misère... Comment féter quand il y a tant de misère autour de soi.

J'en suis arrivé à la conlusion suivante qui fait hurler : c'est que nous étions partis trop tôt. Nous avons laissé ces pays sans assez d'infrastructures, sans assez de cadres, sans que la population soit suffisamment éduquée.

A ceux qui hurlent , je leur demande d'imaginer ce que seraient maintenant les îles de la Réunion, de la Martinique et de la Guadeloupe si nous les avions laissées à leur propre sort il y a 40 ans.

Mais il ne faut pas avoir de regret : nous devions partir dans les années 60 et la décolonisation était vraiment nécessaire: il fallait rendre à ces pays leur souveraineté. Mais franchement, elle a été mal préparée ou pas assez accompagnée....

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire