J'avais été appelé par l'assistante sociale qui voulait m'entretenir au sujet d'un de mes collaborateurs. Au cours de cet entretien elle m'a dit que sa famille était suivie depuis de longues années, qu'ils avaient déjà quatre enfants anormaux qui étaient placés et que la maman, limite débile, était encore enceinte. Elle me demandait, si je me souviens bien, si on pouvait aménager les horaires du mari.
Je lui ai répondu en lui demandant si elle comptait faire quelque chose pour que ça s'arrête. Elle m'a regardé, un peu surprise, sans dire un mot. J'ai poursuivi en lui disant qu'à sa place j'aurais eu un entretien avec la maman et le papa pour les informer des moyens de contraception dont ils disposaient, que la charge de cinq enfants à problème était beaucoup pour eux, de leur suggérer qu'il n'y en ait pas un sixième, un septième etc.... L'assistante sociale n'a pas répondu et nous sommes passé à autre chose.
J'ai peut-être dérapé à ce moment là. La société, en contrepartie de la solidarité, peut-elle suggérer une conduite aux individus ? Oui, je le pense. En contrepartie du coût de la grippe on suggère aux gens de se vacciner, en contrepartie des soins du cancer du tabac on suggère aux fumeurs de s'arrêter, etc...
La solidarité et la critique des comportements sont étroitement liés. Je crois qu'il y a des choses qu'il faut oser dire. Bien sûr la morale, la morale...! Mais c'est comme toujours: trop de morale tue la morale....
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